Dimanche 6 août 2006 à 23:54

XXXXXXXXXXXXXMoi, ça me saoûle Capital et consorts. Toujours à vanter la vie du petit génie du jour qui a eu LA bonne idée grâce à laquelle il a évidemment fait fortune à la minute même. Et toi, t'es là dans ton canapé peinard. Tu n'as rien demandé à personne. Tu as de quoi boire, de quoi fumer, le tout à portée de mains et tu veux juste être distrait. Pendant quatre-vingt-dix minutes (nonante, pour d'autres, c'est joli aussi !), t'échapper un peu de ton quotidien et des ces trucs auxquels il faut bien penser (on ne peut quand même pas vivre comme si nos voisins n'existaient pas, non ?). Et vas-y que je te montre le type qui sort de la grande maison dans sa grosse voiture (ou alors, c'est une Ferrari), le bras à la fenêtre. Vulgaire ? Oui, vulgaire mais les couilles-en-or, ça peut tout ! Même moi, je suis sûr que si je la trouve LA super-méga-bonne-idée, ni une ni deux, je me paie quelques conneries bien sentie ! Je ne dis rien pour l'instant !
XXXXXXXXXXXXXOn va finir par y croire à leur discours. Vous savez ? Comme quoi on peut réussir ! Ils le disent assez fort, non ? Bon, la réalité, tu la connais. Tu as déjà essayé de monter une entreprise ? As-tu eu une seconde l'impression que tu étais en train de réussir ? Pendant que tu essayais de concrétiser ton idée ? Oh tous ces petits fonctionnaires qui te regardent, comme estimant la bête, tu es le "porteur-de-projet", essayant d'évaluer le temps qu'il lui faudra pour s'abattre, sans doute, dès que tu auras franchi ce seuil, se lanceront-ils dans quelques paris entre eux. Et plus tard, si ça marche et que tu puisses embaucher, imaginons. Tu pensais que c'était ça la réussite ? Négocier le salaire de ton employé au rabais pour ne pas faire baisser ton chiffre d'affaires ? [Il faudrait ajouter la position imbécile des banques qui ne soutiennent personne ou presque ! Capital risque = 0 !!]
XXXXXXXXXXXXXDe nouveau, j'éteins la télé. Je repars en voyage dans le monde de l'humain. Tous ces blogs incroyables ! Chacun sa manière, ça papote aux claviers, ça se répond en commentaires, ça s'énerve d'être copié ou imité (Oh petite flamme que tu emportes au creux des mains, de la chaleur portative en tes menottes), ça rit, ça pleurt, ça se plaint. Ça vit. Ça grouille, ça braille, ça brille, ça s'absente pendant des semaines… Comment pourrais-je en citer aucun ? Tous me nourrissent et tous me donnent quelque chose, colère, énervement, joie, sourire, rire, émerveillement, questionnement. Toujours de la surprise. Après le foot, pour ou contre, les matchs en cours sont : Israel - Liban puis Nicolas - Ségolène. Tout le monde prend position, répercute les infos, les pétitions, ne sait pas quoi faire d'autre. On peut écrire ses émotions à son député, à son Chirac (considérant ce premier ministre comme au delà de tout), on peut ouvrir sa gueule en vrai ! (et moi le premier, n'est ce pas ?)
XXXXXXXXXXXXXJ'ai quand même vu un reportage sur les typhons en Chine. Wahou, ça tape vraiment fort ! Bizarement, je me suis à penser à SU-KI qui doit être à Shangaï. Je ne sais pas pourquoi ! Dans un mauvais scénario d'un feuilleton de l'été (eh mais d'où ça vient cette tradition, hein ?), le héros-au-grand-cœur (j'fais du 41 moi ! J'ai maigri des pieds !) aurait croisé la grande et belle asiatique (on est sur la "chaîne la plus proche du zéro®" quand même ! Ils ne vont pas te coller la fille de 25 ans qui en parait 44 parce qu'elle bosse 19 heures par jour dans l'usine de TES tee-shirts, quand même) et qui lui file, sous prétexte de recevoir une carte postale de l'étranger, sa carte de visite. Elle l'a saisie entre ses doigts à elle, gros plan ! Et elle, à peine aurait-elle posé le pied dans la modeste (mais propre) demeure familiale, _bonjour vénérable Papa, bonjour admirable Mère, qu'elle filerait à l'étage pour se connecter et, le cœur battant (l'actrice l'exprimerait en se remontant sans cesse une mèche de lisses cheveux noirs derrière l'oreille), LUI enverrait de suite un e-mail rempli de sous-entendu, car en plus d'être belle comme un lever de soleil sur les bord de la rizière, elle a aussi l'intelligence de la petite araignée du fond du jardin.
XXXXXXXXXXXXXDans la réalité, on verra bien mais, pour l'heure, pas de nouvelles. Si je descends un peu de mon vaisseau romantique, je ne vois même pas vraiment pourquoi elle chercherait à me joindre. Comme si c'était possible ! (Marc Lévy sort de ce corps !). Je suis un peu trop naïf, non ? Soudain, un inconnu vous offre sa carte ! (pour les plus jeunes, je fais ici référence à une publicité des années 80 pour un parfum féminin bas de gamme). Et puis quoi encore ? Mais je ne suis pas naïf pour tout ! Je sais très bien qu'on ne peut pas tous réussir. Que leurs histoires de fortune facile et accessible à tous, c'est de la propagande ! Et alors, si on peut tous être Bill Gates du jour au lendemain, il devient quoi le Bilou ? Il continue à claquer du fric pour les pôvres du monde ? (ça ne vous rappelle pas quelque chose cette manière qu'ils ont à présent de se pencher sur le bas peuple ?). Ça tient pas debout leur truc ! On le voit beaucoup trop que c'est truqué…


XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXLe communisme, c'est la réussite pour tous
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXLe libéralisme, c'est la réussite pour chacun
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX[Euh, y'a rien d'autre ?]



Pour ceux qui suivent, j'ai eu des nouvelles d'Olga.
Elle va bien, elle est émerveillée de son séjour en France.
Comme quoi, y'en a du bonheur, y'en a !!!



J'aime la chanson de Naomi Terra
que nous présente le blog de Anakin.
Cette fille sait faire une mélodie !
Elevée au Kurt Cobain (les mélodies pures !),
voilà le résultat ! (bon, le reste, j'aime moins !)

Dimanche 6 août 2006 à 11:54

Du provisoire ? Mais tout le problème est là !!!
X
XXXXXXXXXXRien ne dure, pas même nous. Ça peut rendre triste, genre bouhouhou ou alors, on peut aussi s'en réjouir, puisque rien ne dure, amusons-nous. Illusions des amours éternelles, grandes œuvres gravées dans la pierre, j'écrirais dans les jours qui viennent LE roman du vingt-quatrième siècle… Je suis moi-même un peu de poussière qui parle, ma femme, cette beauté mirobolante dont chaque particule agite mes sens, n'a guère plus d'avenir que moi (même si grâce à ce qu'elle le vaille bien, elle a droit à une date limite de péremption plus avancée), mes enfants déjà s'avancent vers la grande bouche noire de la terre affamée. Bon, on le sait, c'est comme ça, rien à faire ! Ce monsieur qui habitait la rue voisine nous disait toujours que même si le temps est relatif, on ne pourra jamais le dépasser. (Le vieil Albert, pour l'heure, avait vu juste, lui qui disait, dès la création de l'Etat d'Israel : «sans coopération honnête avec les Arabes, pas de paix, ni de prospérité. Cela concerne le long terme, pas l'instant présent.» Albert Einstein nous tire encore la langue !).
X
XXXXXXXXXXDe plus en plus, tout cela me semble une belle mascarade, comme si la durée avait une quelconque importance dans l'histoire. Si je suis à table, ne dois-je apprécier les plats que parce qu'on me donne la garantie que la cène durera plusieurs heures ? Et si je suis au lit, mon plaisir est-il issu d'une vision de l'ensemble de mon existence ?
Des instants à la con, des minutes de vérités, des incidents comiques, ma vie se tisse en macramé imprévisible. Des rencontres inscrites nulle part. Je cherche ensuite, en regardant l'ouvrage, la table des chapitres, la vue d'ensemble, à en comprendre la logique des nœuds. Ça m'occupe bien, c'est certain ! Mais si je trouve une quelconque  raison à tout ça, ce travail de nouage, il s'agit bien, toujours et uniquement, de ma propre raison. Je trouve un sens qui me rassure à tout ce qui m'arrive. J'invente un sens qui me rassure à tout ce qui m'arrive…
X
XXXXXXXXXXDe plus en plus, avançant moi aussi vers la mort (et je conserve toujours ce moteur de la curiosité : comment ça fait d'être un homme de 35 ans ? Et 40 ans, c'est intéressant ?), je reconnais mes angoisses pour ce qu'elles sont : des questions sans réponse ! Je garde l'amusement du reste, j'écoute ce que les autres disent de leur propre vie, ça peut éclairer la mienne parfois. Mais je sais depuis longtemps, maintenant, que l'avenir n'est qu'une vue de l'esprit. Ça n'existe pas, sauf dans mon cerveau. Si j'ai peur de demain, demain n'est pas en cause, plutôt et uniquement mon propre reagrd. Je peux passer des heures et des heures sur des sites internet pour voir comment la position de quelques cailloux dans l'espace pourraient influencer le cours de mon existence (j'ai une boîte d'alumettes dans un tiroir et je ne crois pas que la position de chacun de ces bâtonnets aient une influence sur ma journée. La science de l'allumettologie n'est pas encore assez développée !!! Pourtant, je peux décider d'y croire.). Je peux lancer des dés et chercher à comprendre comment les combinaisons de chiffres vont asservir mon destin. Tout cela n'a que le sens que je veux bien lui donner.
X
XXXXXXXXXXLa seule vérité est qu'à cette minute, je dispose d'une minute de vie. L'instant d'après sera peut-être détruit par un missile israelien égaré. Alors, pour moi, la seule vérité est de vivre bien cette minute-ci, puis la suivante, puis la suivante, puis la suivante, …



«Du point de vue du bonheur, la question de la vie
est insoluble, car ce sont nos plus hautes aspirations
qui nous empêchent d'être heureux»

[Henri-Frédéric Amiel, Fragments d'un journal intime (1884)]

Réponse à une article de la pas si Barbare que ça !!! :-]

Samedi 5 août 2006 à 22:52

XXXXXJ'ai regardé LOST

XXXXXSuite à un mouvement de grève d'une partie de mes neurones, l'article de ce XXXXXsoir ne pourra pas avoir lieu. Les revendications portent essentiellement XXXXXsur les conditions de travail, les horaires mais aussi et surtout, cette XXXXXcatégorie de personnel se plaint de la qualité de la nourriture qu'on XXXXXl'oblige à ingurgiter. Nous convoquerons dès demain matin une réunion XXXXXd'urgence avec les représentants de tous les syndicats dans laquelle XXXXXj'annoncerais d'ores et déjà les mesures que je mettrais en place afin de XXXXXles satisfaire. En attendant, nous vous présentons nos plus plates excuses XXXXXpour cette interruption de nos programmes.

XXXXXPOUR TOUTE DEMANDE DE REMBOURSEMENT, VEUILLEZ VOUS ADRESSER AU 0 892 253 784 XXXXX(256,84 Euros la minute + le coût éventuel de l'opérateur) qui vous XXXXXindiquera qui appeler.

Samedi 5 août 2006 à 0:23

Play List (Summer 2006)

X01.   Fu Man Chu . Demond Dekker
X02.   Bottle Living . Dave Gaham
X03.  The Idea Of Growing Old . The Features
X04.   If You Don't Get What You Want . Deus
X05.   Fall . Devendra Banhart
X06.   Also Rain . French Kicks
X07.   Just You And Me Dancing . Moloko
X08.   Out Of Time . Blur
X09.   La sentinelle . Luke
X10.   The Real Thing . Grand Drive
X11.   Forget Her . Jasper Steverlinck (Oh oui ! Quelle voix !)
X12.   Sortez Dehors . Hyperclean
X13.   La Vie à Deux . Elista
X14.   My Place In The Hills . Ryan Lindsey
X15.   Time . Ilene Barnes
X16.   Cuddly Toy . The Bicycles
X17.   When The Tigers Broke Free . Pink Floyd (LE morceau pas dans The Wall mais dans le film !)
X18.   Lollipop . Ben Kweller


essayez, vous verrez !!!
[Le type qui a inventé l'océan, les plages, la beauté des filles et la musique, il a gagné tout mon respect !]

Vendredi 4 août 2006 à 23:44


XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXJe me tartine de sourire le matin. Café noir fumant dans le bol blanc, immaculé, tartines grillées, yaourt nature, compote d'abricots (oui, je m'amaigris volontairement. Bientôt la dixième étape de ma descente au bien-être), télévision. Le choix est cornélien à cette heure-ci : bétifier devant le TéléAchat ou les dessins animés ? Plus le droit d'être adulte le matin ! Et les chomeurs alors ?

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXDepuis quelques temps, je sens que tout peut s'arranger. Comme toujours (enfin depuis que j'ai compris ce truc) j'ai refusé l'angoisse de l'avenir, j'ai vécu avec la certitude que la vie allait encore faire son travail et voilà que cette grosse feignasse s'y met enfin. Les différents éléments de mon puzzle personnel se remettent en place. Je n'en dis pas plus, juste que ça commence à bouger dans le bon sens. A moins que la feignasse qui s'occupe à ses heures de mon parcours personnel décide de prendre du bon temps loin du bureau. Elle est assez dilettante…

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXJe lis les quelques blogs le bol à la main. Cela fait presque partie du petit-déjeuner, une autre nourriture. Des aventures personnelles ou des regards sur le monde. Du désir des ventres et du désir des cœurs, de l'humain dans toutes les tailles et toutes les couleurs (internet, c'est vraiment comme un grand souk, non ? Dommage, il manque encore les odeurs…), du désir de langage surtout, c'est bon signe ! Quelques échanges possibles, pour d'autres de la patience sera nécessaire, rien de grave.

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXMon crâne se souvient d'hier soir. Ma tête seule a pris du poids, mon corps n'est pas encore au courant et semble s'en apercevoir par intermittence. 13h09, je rallume le cathodique sur "la chaîne la plus proche du zéro®", j'entends : "prendre des dispositions pour éviter cette destruction". Je me dis, tiens, il reste un peu de Liban sur pied ? Je regarde le reportage en espérant qu'on me parle d'un grand mouvement international de citoyens qui, main dans la main, marcheraient vers le Liban pour en sauvegarder quelques richesses historiques. Je rêve d'Espagne et de Brigades Internationales, de citoyens citoyennant… [Je suis un utopiste naïf, c'est grave docteur ?]. Il s'agissait en fait d'une grande barraque du Calaisis, appelé Château par les locaux, à moitié détruit déjà par les pelles mécaniques (je vous jure, le bâtiment est encore debout, comme intact et le reste a disparu. Les murs sur la gauche font comme des lambeaux de plâtres encore aspirés dans l'air par le désespoir de la séparation…). Il s'agirait de s'émouvoir de la disparition dudit, au nom du tourisme calaisien, de s'offusquer du mépris dédaigneux des promoteurs (oh un courageux reportage sur la chaîne de Bouygues ! Ça frôle l'impertinence ! Résistance, quand tu nous tiens !). 13h09, je vérifie l'heure ! Rien de plus important à cette heure-ci sur la chaîne des Oui-Oui, j'éteins.

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXJ'apprends la mort de Pierre Vidal-Naquet que me fit découvrir Daniel Mermet (si on mesurait l'audience en fonction du degré d'ouverture au monde, de chatouillis de l'imaginaire, Daniel, il serait number One à vie !). Dans cet esprit, je me dis que c'est encore un coup des négationnistes (deux haines à ce mot !) grecs !


[Un peu de poésie pour terminer la journée :
Contre vos reins mobiles
Mes doigts fébriles
Pendant que nous dansâmes
Il était tard, Madame
Et j'étais tout autant fourbu
Que je devins ému
Quand vous m'avez dit "tu"

et voilà, l'travail !]

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