Attention, cet article contient les mots "cul", "seins" et "baiser" (des mots !)
Les femmes célibataires prennent un chien ou un chat à la maison pour avoir quelqu'un à qui parler. Les soirs de déprime, elle doivent sans doute se retrouver sur le canapé et, les larmes coulant sur les joues, maculant le moche pantalon de jogging qu'elles portent, un mug rose de tisane à la main (pour celles qui ne sombrent pas irrémédiablement dans l'alcool), papoter avec l'animal pour se rassurer. Elles interprètent alors la moindre mimique dudit comme un acquiescement ou, pour le moins, comme un signe de soutien.
Les hommes célibataires prennent un chat ou un chien pour que quelqu'un les attendent à la maison, mais quelqu'un qui au moins ne leur demande ni de détailler leurs sentiments, ni d'écouter pendant des heures l'autre discourir sur des nuances de sentiments dont ils n'ont pas le décodeur. Ils peuvent à l'inverse, de temps en temps et uniquement quand l'envie leur en vient, en placer une sans être interrompu. NI ANALYSÉ !
[Elle dit : _Si je viens chez toi, je voudrais que tu enfermes le chat
dans la cuisine ! Je dis : _ Hors de question ! ce chat habite ici.
Mon chat n'a pas de problème avec toi ! (je suis souriant)… Elle est finalement repartie et le chat
dort tranquillement sur le sol. J'espère qu'il n'a pas trop chaud !]
dans la cuisine ! Je dis : _ Hors de question ! ce chat habite ici.
Mon chat n'a pas de problème avec toi ! (je suis souriant)… Elle est finalement repartie et le chat
dort tranquillement sur le sol. J'espère qu'il n'a pas trop chaud !]
XXXXXXXXXXXXXJupe, jambes longues, sandales expansées, cheveux mis comme ça sur le dessus (bon sang comment font les femmes pour se coiffer avec autant d'aisance ! Elles attrapent leurs cheveux, les amènent sur le dessus du crâne et se lancent dans la fabrication d'un chignon, sans jamais avoir besoin de miroir ! De la magie !), forme des hanches sous le tissu léger, le cul, taille fine, mains, bras longs et maigres, seins (sans a priori, je précise, juste : seins !), cou qui s'élance, visage : sourire, yeux fendus d'asiatique, expression. Je détaille dans le rayon des limonades cette grande chinoise (plus grande que moi !). Elle a le sourire boudeur de celles qui cherchent sans trouver. Je remplis mon caddie® de bouteilles jaunes, transparentes et noires : la chaleur de l'été rend mon frigo plus rimbaldien. Elle me demande dans un français âççentùé mais correct : _Vous pouvez me dire laquelle n'a pas de sucre ? Je souris. Je la regarde officiellement (elle sait et accepte que je la regarde) : _Le problème, c'est que la limonade, c'est forcément sucré ! Mais tu peux prendre celle-ci qui est aux édulcorants. J'essaie d'expliquer de manière limpide ce que sont les zé-dul-corants. Elle prend la bouteille entre ses mains et l'observe. Elle le fait comme je regarderais un objet d'une culture africaine, comme je regarderais un objet inconnu ET étranger (quand vous êtes à l'étranger, même les rayons des supermarchés sont exotiques !). Soudain, elle redresse la tête (mouvement souple du cou), me regarde, passe la bouteille dans la main gauche, rapproche les pieds l'un de l'autre, se remet D-R-O-I-T-E, d'aplomb et me tend l'autre main. Une accolade palmaire ! Je suis surpris ! Je pense une milliseconde à lui baiser le dessus de la main _Merci dit-elle avec un grand sourire de petite fille ravie… Cependant que je tiens ses doigts à elle au creux de ma main à moi !
Elle s'éloigne.
Sa nuque, son pas, le cadencé é l é g a n t de sa marche. Les chinoises sont très aimables, pensé-je…