XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXJe me tartine de sourire le matin. Café noir fumant dans le bol blanc, immaculé, tartines grillées, yaourt nature, compote d'abricots (oui, je m'amaigris volontairement. Bientôt la dixième étape de ma descente au bien-être), télévision. Le choix est cornélien à cette heure-ci : bétifier devant le TéléAchat ou les dessins animés ? Plus le droit d'être adulte le matin ! Et les chomeurs alors ?
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXDepuis quelques temps, je sens que tout peut s'arranger. Comme toujours (enfin depuis que j'ai compris ce truc) j'ai refusé l'angoisse de l'avenir, j'ai vécu avec la certitude que la vie allait encore faire son travail et voilà que cette grosse feignasse s'y met enfin. Les différents éléments de mon puzzle personnel se remettent en place. Je n'en dis pas plus, juste que ça commence à bouger dans le bon sens. A moins que la feignasse qui s'occupe à ses heures de mon parcours personnel décide de prendre du bon temps loin du bureau. Elle est assez dilettante…
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXJe lis les quelques blogs le bol à la main. Cela fait presque partie du petit-déjeuner, une autre nourriture. Des aventures personnelles ou des regards sur le monde. Du désir des ventres et du désir des cœurs, de l'humain dans toutes les tailles et toutes les couleurs (internet, c'est vraiment comme un grand souk, non ? Dommage, il manque encore les odeurs…), du désir de langage surtout, c'est bon signe ! Quelques échanges possibles, pour d'autres de la patience sera nécessaire, rien de grave.
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXMon crâne se souvient d'hier soir. Ma tête seule a pris du poids, mon corps n'est pas encore au courant et semble s'en apercevoir par intermittence. 13h09, je rallume le cathodique sur "la chaîne la plus proche du zéro®", j'entends : "prendre des dispositions pour éviter cette destruction". Je me dis, tiens, il reste un peu de Liban sur pied ? Je regarde le reportage en espérant qu'on me parle d'un grand mouvement international de citoyens qui, main dans la main, marcheraient vers le Liban pour en sauvegarder quelques richesses historiques. Je rêve d'Espagne et de Brigades Internationales, de citoyens citoyennant… [Je suis un utopiste naïf, c'est grave docteur ?]. Il s'agissait en fait d'une grande barraque du Calaisis, appelé Château par les locaux, à moitié détruit déjà par les pelles mécaniques (je vous jure, le bâtiment est encore debout, comme intact et le reste a disparu. Les murs sur la gauche font comme des lambeaux de plâtres encore aspirés dans l'air par le désespoir de la séparation…). Il s'agirait de s'émouvoir de la disparition dudit, au nom du tourisme calaisien, de s'offusquer du mépris dédaigneux des promoteurs (oh un courageux reportage sur la chaîne de Bouygues ! Ça frôle l'impertinence ! Résistance, quand tu nous tiens !). 13h09, je vérifie l'heure ! Rien de plus important à cette heure-ci sur la chaîne des Oui-Oui, j'éteins.
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXJ'apprends la mort de Pierre Vidal-Naquet que me fit découvrir Daniel Mermet (si on mesurait l'audience en fonction du degré d'ouverture au monde, de chatouillis de l'imaginaire, Daniel, il serait number One à vie !). Dans cet esprit, je me dis que c'est encore un coup des négationnistes (deux haines à ce mot !) grecs !
[Un peu de poésie pour terminer la journée :
Contre vos reins mobiles
Mes doigts fébriles
Pendant que nous dansâmes
Il était tard, Madame
Et j'étais tout autant fourbu
Que je devins ému
Quand vous m'avez dit "tu"
…
et voilà, l'travail !]
Mes doigts fébriles
Pendant que nous dansâmes
Il était tard, Madame
Et j'étais tout autant fourbu
Que je devins ému
Quand vous m'avez dit "tu"
…
et voilà, l'travail !]