Voici, pour la nouvelle de Jean-Louis Ruffel «la demande en mariage», les couvertures auxquelles vous avez échappé :
Celle-ci est le choix définitif, avec un dessin d'Antonin.
Les éditions Filaplomb publient ce deuxième texte de Jean-Louis Ruffel qui sera disponible à la commande dans quelques jours…
Lorsque j'ai découvert la première phrase de la nouvelle de Claudine Tissier, je me suis arrêtée. J'ai posé le livre sur mes genoux et j'ai respiré. J'imaginais déjà que j'allais voyager et que ce voyage serait beau et fulgurant. Alors, j'ai relu la première phrase. Je l'ai savourée, susurrée, scandée. J'ai laissé le personnage de Sujitha se dessiner à partir d'un sourcil, d'une tache, d'un visage clair.
Comment est née Sujitha ?
Sujitha est un personnage fictif.
Je n'ai pas beaucoup d'imagination mais je suis observatrice et très réceptive aux autres.
Sujitha n'existe pas mais elle m'a été inspiré par mes amies indiennes du Kerala.
Il y a deux ans Fabio et moi avons réalisé un documentaire sur un couple d'amis, Sini et Roy. Ils vivent et travaillent à Bologne et nous les avons suivis lors de leurs vacances kéralaises. Nous avons vécu chez Sini, dans sa famille et rencontré beaucoup de leurs amis et connaissances.
Sujitha est née de toutes mes discussions avec des jeunes femmes. Je les ai regardées vivre et j'ai écouté leurs histoires. Puis j'en ai imaginé une qui soit proche de la réalité, de leur réalité.
J'aimais l'idée de montrer à quel point les émotions sont universelles.
D'ailleurs j'ai été touchée quand des lectrices m'ont confié avoir retrouvé quelque chose d'elles-mêmes, d'intime, en Sujitha.
Comme je l'ai été quand d'autres m'ont dit avoir retrouvé l'Inde en lisant la nouvelle.
Quant-à son histoire je l'ai imaginée lors d'un trajet en bus, celui-là même dont je parle. La destination est réelle, le reste est inventé.
J'ai peaufiné les détails, les phrases.
Et j'ai écrit.
Comment as-tu découvert les Editions Filaplomb ?
C'est Fil qui m'a contactée car il connaissait mon blog. J'en ai été ravie.
J'avais écrit Sujitha l'été dernier lors d'un voyage en Inde avec l'intention de le publier, ainsi que d'autres récits indiens, sur un blog.
Et alors… et alors… Filaplomb est arrivé !
As-tu lu d'autres auteurs chez lui ?
Oui, j'ai lu les autres auteurs. J'ai aimé tous les récits, le choix est varié et tous sont de qualité.
J'ai une tendresse particulière pour Des hamsters et des hommes car j'apprécie beaucoup l'humour de Joan Aractingi.
Ecris-tu en ce moment ?
J'espère pouvoir me délivrer de beaucoup de contraintes dans les années qui viennent afin de pouvoir écrire plus.
En ce moment, vie bolognaise oblige, j'écris peu. Autrement dit rien d'autre que le blog.
Mais à partir de la semaine prochaine mon emploi du temps sera considérablement allégé, et ceci pour plusieurs mois.
Mes projets les plus concrets sont d'une part de continuer à écrire d'autres récits autour de Sujitha, de façon à ce que les histoires soient reliées les unes aux autres, d'autre part je voudrais reprendre mes extraits préférés des journaux de voyage que j'ai tenus en Inde pour en former un recueil autour d'un fil directeur, peut-être en y introduisant un peu de fiction.
Et puis, ensuite, quand je serai disponible, quand le temps sera devenu un allié, j'écrirais toutes ces histoires qui emplissent mes pensées depuis des années et qui attendent de voir le jour, d'être partagées.
Merci de m'avoir donné l'occasion de m'exprimer. J'ai répondu à ces questions avec un grand plaisir.
"Assise, je ne vois que lui, ses mains qui glissent sur le volant, ses cuisses dont je devine, sous l'étoffe du pantalon, la musculature puissante, ses pieds nus qui jouent avec les pédales, son profil dont je suis du regard les courbes nettes et voluptueuses? J'effleure par la pensée sa bouche aux lèvres pleines, son nez aquilin, son front haut et fier que domine la masse noir de ses cheveux, coupés courts. Le matin, il est rasé de frais et l'envie de baiser sa peau lisse, qui semble si douce, m'accompagne durant les deux heures que dure le trajet.
Pendant la journée, alors que j'enseigne l'anglais à mes élèves de la Medium school,
mes pensées, telles des papillons qu'un ibiscus soyeux attire, volent
vers lui qui conduit son bus jusqu'en haut de la montagne."
Et, pour finir, le mot de Filaplomb :
Quand on me demande pourquoi j'ai publié Sujitha, la fille à la tache en forme d'étoile de Claudine Tissier, je comprend tout de suite que la personne qui m'interroge est forcément quelqu'un qui ne l'a pas lue !
En
quelques lignes à peine, elle parvient à nous transporter en Inde, mais
de manière à ce que tout nous soit naturel. L'histoire de Sujitha
elle-même, bien que particulière, me semble rejoindre quelque chose
d'universel du destin des femmes. C'est en tout cas ce que me
rapportent les nombreux lecteurs qui m'en ont parlé, tout à fait ravis !
Pour
la couverture, les photos du montage ont été choisies parmi celles
gracieusement offertes par Fabio Campo. Pour cette raison, je peux,
pour une fois, montrer les autres couvertures prévues et auxquelles
vous avez échappé !
Cette semaine j'ai emporté, pour l'un de mes trajets en métro, un petit livre des Editions Filaplomb.
Il était seize heures, je partais donner quelques heures de cours au
cœur de Paris, je me sentais un peu lasse, vaseuse encore, je n'étais
pas très enthousiaste à l'idée de travailler jusqu'au soir, tard.
Je ne m'attendais pas à pouffer dès la deuxième page de la nouvelle de Joan Aractingi Des hamsters et des hommes. En quelques mots je suis sortie du contexte métro-boulot-dodo pour atterrir dans
une histoire saugrenue, au rythme trépidant, toujours surprenante et de
plus en plus drôle. A la station Les Halles j'étais collée contre la
vitre, repliée autour de 22 pages de bonheur et je riais à gorge
déployée. Mes voisins me dévisageaient cependant que j'étais partagée
entre l'envie de lire plus vite, pour connaître la fin, le déroulement,
les tenants et les aboutissants et le besoin de savourer les mots avant
qu'ils ne se soient écoulés jusqu'au dernier.
Il me semble,
qu'en littérature, le talent comique est plutôt rare. Je n'ai
pratiquement aucun souvenir de lecture hilarante, que ce soit en
nouvelle ou en roman. Ce talent, Joan le possède, indubitablement.
J'en
ai été tellement bouleversée que j'ai eu envie de discuter avec elle.
Grâce à son éditeur, je l'ai contactée et j'ai appris qu'elle sévissait
également dans un blog sous le doux pseudonyme de Cochon Dingue. Nous avons échangé quelques mails, Joan a gentiment répondu à mes questions :
Comment es-tu venue à l'écriture ?
A
l'âge de 6 ans, j'établissais déjà des contrats écrits entre mon petit
frère et moi. Chaque soir avant de nous endormir, je lui racontais une
histoire et mon frère me donnait en échange une BD.
"Je
sous-signé Karl certifie avoir légué définitivement "Astérix aux jeux
Olympiques" à sa soeur si merveilleuse et resplendissante".
Il
scellait ce pacte en paraphant chaque contrat de son sang (enfin, au
bout de 3 jours nous sommes passés au stylo, c'était quand même plus
pratique et moins salissant). En l'espace de quelques mois, j'avais
acquis toute sa collection de bandes dessinées et mon imagination était
de plus en plus fertile. J'étais le Boris Vian junior de la
poésie, le Tolstoï en herbe des personnages. Je maniais les mots avec
une facilité absolue et déconcertante pour un enfant de mon âge. Mon
univers était riche, je déclinais les histoires de Toto à l'infini :
Toto chez le charcutier, Toto chez le boucher, Toto à la boulangerie...
Seulement
un soir, plus rien. Le vide. Pas l'ombre de l'esquisse d'une prémice de
commencement d'histoire. Mon frère manifestait son impatience en
labourant de ses pieds le lit superposé où j'étais perchée :
"Remboursez !!! Remboursez !!! Le contrat est caduc. Je reprends toutes
mes BD !"
— Ah non, ça ne se passe pas comme ça. Tu le saurais si tu avais lu la clause 26B paragraphe 112 alinéa 35.
— Mais j'ai pas encore appris à lire !
— C'est bien dommage pour toi !
Mais comme il me faisait de la peine, j'ai cherché d'autres idées, d'autres histoires et j'ai commencé ainsi à écrire.
Qu'écris-tu en ce moment ?
Je
m'inspire en général de ce que je vois autour de moi. Alors j'observe
les situations cocasses, les dialogues de sourds, les personnages
intéressants ou tendres.
J'écris beaucoup sur mon blog mes aventures en agences de pub.
Malheureusement il n'y a pas si longtemps, certains collègues
(légèrement susceptibles) sont tombés malencontreusement sur mes
articles qui parlaient d'eux et n'ont pas vraiment apprécié. J'ai
échappé de peu à un lynchage en place publique (c'est à dire devant la
machine à café).
Depuis je n'écris plus sur mes collègues, vu que je n'en ai plus...
Mais
le chômage a du bon. Maintenant j'ai du temps, beaucoup de temps. J'ai
même envisagé d'écrire un remake de "Guerre et Paix" version 21eme
siècle. Ça va m'occuper un certain moment.
Qu'as-tu contre les hamsters et les cochons d'Inde ?
Moi
je n'ai rien contre eux, c'est eux qui ont une dent contre moi. J'avais
acheté 2 mâles tout mignons. Ils s'amusaient bien ensemble, ils se
montaient dessus. Je trouvais cela étrange mais je supposais que
c'était une question de hiérarchie sociale,
le dominant se mettait au-dessus du dominé. Mais en fait pas du tout.
Au bout de 3 semaines, il y avait 8 hamsters dans la cage et au bout de
2 mois, ils étaient 16. C'est très vite exponentiel, on n'en finit pas.
J'aurais pu ouvrir une animalerie à ce rythme. Ma nouvelle Des Hamsters et des hommes est donc très inspirée de la réalité.
Es-tu aussi drôle en vrai ?
Non
et c'est bien le drame. J'ai la réplique lente, très lente, genre 3
jours après. Je fais des exercices parfois devant la glace pour
m'entraîner à trouver le bon mot, la phrase si bien tournée qu'elle
déclenchera l'hilarité générale. Je me regarde dans le miroir, je me
concentre, et là je sors :
— Oh putain, j'ai quand même vachement de points noirs ! Et c'est quoi ce petit bouton sur le nez ? Bon je vais me faire un masque de beauté aux épinards."
Comment as-tu découvert les Editions Filaplomb ?
C'est
Filaplomb qui m'a découverte par mon blog. Il m'a demandé si ça
m'intéressait d'écrire une nouvelle qu'il pourrait publier si elle lui
convenait. Et donc 126 versions après, je lui ai envoyé mon texte
définitif (je lui aussi envoyé mes 125 premières versions pour qu'il
choisisse mais je ne suis pas persuadée qu'il les ait toutes lues).
As-tu lu d'autres nouvelles chez lui ?
Je
les ai toutes lues et toutes aimées ! J'ai un petit faible pour
"Sujitha" de Claudine Tissier et "Le Chasseur de légendes" de Madame de
K qui m'ont vraiment transportée ailleurs.
Quels sont tes projets d'écrivain ?
Les envies ne manquent pas. Nouvelles, romans...
Mais
j'ai aussi plein d'autres projets en suspens (arriver à faire le grand
écart, me remettre à dessiner et à peindre, illustrer des livres pour
enfants) alors je vais essayer de ne pas me disperser et mener mes
projets jusqu'au bout.
Un extrait :
La nouvelle, ce sont de petites histoires qui en disent long ! Aux éditions Filaplomb, nous sommes convaincus que cette forme de littérature mérite bien plus que ce qui est fait jusqu'à présent.
Nous avons donc décidé de lui inventer un écrin qui la rende pratique
et accessible : un livre de petit format, 10 x 15 cm pour 24 pages, qui
vous donne la possibilité de le transporter partout avec vous. Un livre
mobile en quelque sorte !
Pour vous le faire découvrir dès
aujourd'hui et jusqu'au 31 mai, nous vous offrons un euro de réduction
immédiate pour votre choix de deux nouvelles parmi les huit déjà à notre catalogue.
>Voir cette offre
]]>Je vis ca aussi, vous savez.
Je choisis des auteurs qui me touchent et j'en rejette d'autres.
Sans doute qu'il m'en veulent et pensent qu'il y a de la magouille.
Je precise toujours dans mon mail de refus que je suis conscient que ce n'est que mon avis et que je sais que tout cela est subjectif…
Je ne suis pas sûr qu'un auteur frustré qui en est à sa 32ème lettre de refus (j'en ai aussi toute une collection que je garde precieusement pour me rappeler régulièrement à ma condition !) puisse entendre cette phrase.
Donc, disais-je, pour les éditeurs, je défends, comme la mienne, leur sincérité dans le choix des auteurs.
Les
éditions Filaplomb publient des nouvelles et des textes courts sous
forme de petits livres de 24 pages et de format réellement de poche
(10x15 cm). Vous pouvez vous les procurez pour 4,20 euros (frais de
port inclus) directement sur le site des éditions Filaplomb ou bien
tarabuster votre libraire pour qu'il nous contacte afin de les mette à
disposition de ses lecteurs !
Pour vous convaincre, rien de plus simple : Fiez-vous aux avis laissés dans les commentaires. Là aussi, tout est sincère !
Ca se passait courant mars, c'était à Paris. Il pleuvait sur la ville,
j'avais un peu galéré dans le quartier (à cause de la station
Stalingrad qui a beaucoup trop de sorties de tous les côtés !) et j'ai
rencontré la délicieuse Iris qui m'a emmené dans leurs studios.
Elle m'a fait un tel accueil souriant, a montré une telle curiosité
envers les nouvelles publiées que j'ai fini par presque me sentir à
l'aise pour l'interview. Remarquez, je dis ça, je m'avance un peu parce
que je n'ai pas encore entendu le résultat ! Ce sera diffusé demain
matin, mardi 8 avril 2008 de 9h30 à 10 heures [106,3 FM pour les parisiens et bientôt en lien audio sur ce blog !].
Je ne sais plus exactement ce que j'ai répondu à ses questions.
Je me souviens qu'avant l'émission, elle m'avait demandé si je
souhaitais choisir une des nouvelles déjà parues, (à l'époque il n'y en
avait que six !) ce que j'avais refusé. Il m'est quasiment impossible
de choisir l'une plutôt que l'autre. Elles sont huit aspects de la nouvelle et je ne veux en privilégier aucun. Ou plutôt, je veux les favoriser tous.
Et dans le fil de l'enregistrement, toute en finesse, elle m'a amené à
lire la quatrième de couverture de chacune des nouvelles [enfin, s'ils
ont gardé cette partie au montage !]
Ce sera bien la
première fois où je pourrais m'entendre lire à voix haute [ce que
j'aime assez faire en privé] et en public. Bien sur, à l'heure où cela
sera diffusé, je serais au travail mais rassurez-vous, après diffusion,
je pourrais mettre l'interview en lien sur ce blog.
En tout cas mille merci à Iris pour ce moment-là !
De même, le choix d'un imprimeur local repose sur cette logique. C'est un peu comme préférer son petit commerçant à la grosse multinationale [quitte à adapter ses dépenses] pour faire ses courses, on sait qu'il n'y aura ni actionnaires ni fonds de pension à rémunérer en intermédiaire.
La création d'une maison d'édition spécialisée dans la nouvelle ne s'est pas faite en un jour. Il a fallu rendre applicable l'idée de présenter la nouvelle sous forme de texte indépendant, inventer ce format de "petit livre" afin de le rendre compatible avec l'idée que les textes courts sont de parfaits compagnons de notre mobilité.
Et quitte à devenir éditeur de nouvelles, quitte à concrétiser ce rêve, autant être exigeant sur les conditions minimum. Autant mettre en pratique les petites idées qui me semblent pouvoir améliorer un tout petit peu l'ordinaire en terme d'économie locale.
Les éditions Filaplomb, ce ne sont pas seulement de bons auteurs et de bons textes disponibles à la commande sur internet — ce qui permet en plus de profiter, en commentaire, du très bon avis de l'ensemble des lecteurs ! — c'est aussi le choix d'une certaine éthique dans la démarche de création d'entreprise.
Les huits premières nouvelles sous forme de petit livre de vingt-quatre pages sont à découvrir en ligne ou chez votre libraire [s'il ne les a pas, il peut nous contacter ici]. Huit histoires qui sont autant de facettes possibles de la nouvelle littéraire, huit moments différents à s'offrir sans tarder, ni culpabiliser !
A défaut de carte bancaire (ou simplement parce que vous ne souhaitez l'utiliser sur Internet),
vous pouvez adresser votre courrier papier à : Editions Filaplomb - 30,
rue de Cugnaux - 31300 Toulouse en y joignant votre réglement par
chèque à l'ordre des éditions Filaplomb ainsi que le détail de votre
commande. Vous recevrez peu après vos ou votre petit livre par retour
du courrier.