Mardi 22 août 2006 à 23:43

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXTa chatte était toute mouillée d'être passée sous l'arrosage aussi dus-je la prendre à bras le corps afin de la sècher. La pauvre petite était comme un animal en détresse. Lissant de sa langue rapeuse son pelage poisseux (du flanc jusqu'à la queue qui gonflait sous mes yeux, reprenant volume et forme au rythme saccadées de ses sucions), elle se mit à me lècher la peau en ronronnant de plaisir. Visiblement, cela lui plaisait d'être ainsi prise à bras le corps. Elle se serrait contre mon torse que l'été me permettait de garder nu afin de profiter de l'exquise violence de la lumière solaire qui me pénétrait profondément l'épiderme. Elle partit soudain d'un bond, me griffant la peau au passage et s'en alla te rejoindre pour se frotter contre tes mollets avec une délectation non feinte. Le vrai plaisir des chattes est toujours de décider elles-même de leur plaisir et je restais là à vous contempler toutes deux, planté sur la pelouse comme un gland à observer ces deux femelles se faire des calins. Un véritable dialogue amoureux dont je pus jouir longuement…

[Il parait qu'en utilisant certains mots connotés,
on peut se faire repérer par Gogol
et ainsi augmenter son nombre de visiteurs !
Alors j'essaie pour vérifier. Si toi qui me lit
(oui, toi, car je sais que tu es devant ton écran et que tu es exactement ici !),
tu es arrivé(e) sur ce blog grace à une recherche faite
à partir de l'un de ces mots, merci de me laisser un commentaire !]


Mardi 22 août 2006 à 0:26

xxxxxxXXXxxxxxxxIl est quand même assez drôle Michel Houellebecq. Je ne le connais pas personnellement bien sûr mais je suis attentif à ses mots. Il n'est pas à mes yeux plus important qu'un autre, ça n'est ni un génie, ni un mauvais auteur, mais sa démarche depuis "Extension du domaine de la lutte" est un peu celle du héros seul contre tous. Une posture qu'il avait jusqu'ici assumée et dont il avait même jouée jusqu'à devenir une sorte de phénomène médiatique. Son départ en Irlande pour échapper aux impôts (l'Irlande est un joli pays, les irlandais sont un peuple formidable, mais ce climat, était-ce bien raisonnable pour ton moral Michel ?), ses déclarations à l'emporte-pièce sur les musulmans (tout n'est pas faux mais tout ne peut pas être dit !), son transfert chez Fayard à coup de millions d'euros, … Où tout cela pouvait-il le mener ?
xxxxxxXXXxxxxxxxIl a choisi lui-même de se mettre au centre de l'autoroute, en plein dans les phares des voitures et voilà qu'il se plaint de la vitesse des véhicules.
xxxxxxXXXxxxxxxxIl sait bien pourtant que nous brûlons nos icones avant même que la peinture n'en soit sèche ! Il sait bien qu'à notre époque, il faut être une vedette totale, entièrement offerte à ses fans (du moins aux médias de la représentation), qu'il faut de l'entertainment et pas du sérieux philosophique. Il sait bien qu'à un moment ou un autre quelqu'un avec d'autres motivations que littéraires viendra creuser tout ça. Pour comprendre le personnage.
xxxxxxXXXxxxxxxxHomme public, aujourd'hui, ça n'est plus être une personne, c'est juste être publique ! Pourquoi est-il aussi surpris de ce qui arrive ? Pourquoi ne pas faire comme une Amélie Nothomb, s'inventer une vie, de livre en livre, créer de la biographie pour les journalistes ? Avec le détail plaisant, étonnant où bizarre qui plaira et sur lequel il s'appuiera pour son article ? [J'adore manger des fruits pourris…] [A 6 ans, je traduisais l'Odysée du grec vers le japonais] Peu importe qu'il fut vrai ou pas, l'aliment de la presse, c'est le détail. De quoi faire une accroche, un chapeau allèchant. Il faut leur prémâcher le travail, Michel, sinon ils sont obligés de chercher eux-mêmes !
xxxxxxXXXxxxxxxxAu lieu de cela, Michel Houellebecq s'entête à vouloir être vrai, à vouloir qu'absolument tous les dire à son propos soient exacts à ses yeux. Et, bien sûr, il se heurte de plein fouet au système médiatique. S'il acceptait une fois pour toute d'aller jusqu'au bout du mépris qu'il semble éprouver pour tout cela. S'il comprenait enfin qu'il est impossible qu'une représentation de soi soit exactement soi-même… S'il pouvait concevoir qu'une biographie, autorisée ou non, n'est jamais qu'une fiction de plus…
xxxxxxXXXxxxxxxxIl est sans doute désagréable d'être décrit dans un livre par un journaliste qui s'est permis d'interroger votre mère. J'imagine assez bien le résultat si cela m'arrivait et qu'on ait l'idée saugrenue de croire que ma mère me connait. Au mieux, elle connait de moi les toutes premières années. Encore aurait-elle sur cette période son unique point de vue. Mais pour la suite, évidemment, elle ignore totalement qui je suis. Mais s'il arrivait qu'on l'interviewe à mon sujet, sur moi devenu adulte, je vous assure que je le lirais avec intérêt. Je ne m'y reconnaitrais pas, loin de là et cela serait un argument supplémentaire pour éveiller mon intérêt. Peut-être même trouverais-je cela drôle.
xxxxxxXXXxxxxxxxEt si cela était blessant pour moi (en admettant que je puisse être blessé par de l'encre sur du papier !), j'irais moi-même en faire un sujet de roman. Non, vraiment, ce Michel Houellebecq, à croire qu'il aime sans cesse réinventer sa propre souffrance. Mais c'est un peu son rôle, non ? C'est un peu son personnage ?

Lundi 21 août 2006 à 0:34

Val-de-Marne, ton univers impitoyable

Je ne connais pas le nom du Préfet du Val-de-Marne.
Il avait l'air d'un type bien le 21 avril dernier quand il faisait son discours :
XXXXXXXXXXXXXXXAvec l'emploi et la sécurité , le logement est une des préoccupations essentielle de XXXXXXXXXXXXXXXnos concitoyens.
XXXXXXXXXXXXXXXAccéder à un logement lorsqu'on est mal logé, occupant un appartement XXXXXXXXXXXXXXXinsalubre, ou un centre d'hébergement temporaire, par exemple ; pouvoir s'y XXXXXXXXXXXXXXXmaintenir, sont des priorités de premier ordre auxquelles tous les participants à XXXXXXXXXXXXXXXcette réunion sont particulièrement sensibles.
XXXXXXXXXXXXXXXAyant pris mes fonctions en Val de Marne depuis un peu plus de trois mois, je XXXXXXXXXXXXXXXmesure plus encore que dans mes précédents postes, le sens et la place que XXXXXXXXXXXXXXXprennent ici ses préoccupations et j'en ai fait une priorité essentielle des XXXXXXXXXXXXXXXservices de l'Etat.
XXXXXXXXXXXXXXXAussi, suis-je impatient de voir aboutir et mis en œuvre , les travaux que nous XXXXXXXXXXXXXXXallons engager aujourd'hui […]

Et puis le 18 août dernier, décidant de l'évacuation de Cachan, il signait ce communiqué :
XXXXXXXXXXXXXXXEvacuation du bâtiment "F" du CROUS de Cachan
XXXXXXXXXXXXXXXAujourd'hui 17 août 2006, à la demande du recteur d'Académie de Créteil, la XXXXXXXXXXXXXXXpréfecture du Val de Marne a fait procéder à l'évacuation par les services de XXXXXXXXXXXXXXXpolice, assistés de personnels de la Croix-Rouge, du SAMU, des sapeurs-pompiers XXXXXXXXXXXXXXXet de psychologues, des 508 occupants sans droit ni titre, du bâtiment "F" du XXXXXXXXXXXXXXXCentre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires de Cachan.
XXXXXXXXXXXXXXXLa dégradation constante des conditions de sécurité de ce bâtiment mettait XXXXXXXXXXXXXXXgravement en jeu la vie de ses occupants. Un audit de sécurité avait notamment XXXXXXXXXXXXXXXmis en évidence le grave danger que représentaient pour les habitants les XXXXXXXXXXXXXXXmultiples branchements sauvages. Cette situation était aggravée par la présence XXXXXXXXXXXXXXXde plomb et d'amiante dans la construction.
XXXXXXXXXXXXXXXFace au danger d'incendie et afin d'éviter un drame humain tel que celui survenu XXXXXXXXXXXXXXXrue de Provence à Paris l'an dernier, une évacuation totale a été décidée. Il s'agit XXXXXXXXXXXXXXXjuridiquement de l'exécution d'une décision du tribunal administratif de Melun XXXXXXXXXXXXXXXen date du 14 avril 2004 […]
XXXXXXXXXXXXXXXLa situation des 367 adultes et 141 enfants évacués fait l'objet d'un examen XXXXXXXXXXXXXXXindividuel par les services de la préfecture du Val de Marne.[…]
Je n'étais pas inquiet. Je me disais bon, il y a des problème de sécurité, il agit comme ça pour aider ces personnes. Il ne veut pas qu'elles souffrent, voilà tout. Il a simplement dû être touché par leurs conditions de vie indécente dans notre grand et beau pays alors, il décide de les aider à se reloger.
Et ce soir, patatra, finie la communication et l'huile dans les rouages :
XXXXXXXXXXXXXXXLa préfecture du Val-de-Marne n'est "pas prête à faire de nouvelles propositions" XXXXXXXXXXXXXXXaux quelques 200 squatteurs expulsés et hébergés dans un gymnase mis à XXXXXXXXXXXXXXXdisposition provisoirement par la mairie. C'est ce qu'a indiqué dimanche 20 août XXXXXXXXXXXXXXXle directeur de cabinet de la préfecture.
XXXXXXXXXXXXXXX"Le préfet a bien signifié qu'il ne rouvrirait pas de nouvelles négociations avec XXXXXXXXXXXXXXXles habitants du bâtiment F et leurs soutiens", a ajouté Pierre Derrouch, précisant XXXXXXXXXXXXXXXque le relogement ne pouvait, conformément à la loi, que concerner les personnes XXXXXXXXXXXXXXXen situation régulière. [Le nouvel Observateur]
Et sur la page de la Préfecture du Val-de-Marne, il n'y a pas non plus le nom du Préfet. Par contre, il y a une page pour la "Commision Départementale d'Accès à la Citoyenneté" qui nous dit ceci :



Et voilà, le message est clair
En fait, le Préfet du Val-de-Marne, ça doit être Ponce Pilate son nom !
Si l'envie vous prenait de vouloir dire ce que vous pensez de la manière dont il gère votre État, dont il décide en votre nom, il existe un e-mail ici.

Enfin, je ne résiste pas au plaisir de vous donner à lire la biographie de ce préfet :

XXBernard, André, Hyacinthe TOMASINI

XXNé le 31 octobre 1947 à Evreux (Eure).

XXEtudes
XXLycées d'Evreux, de Gisors et de Bernay,
XXEcole internationale de Genève (Suisse),
XXFaculté de droit et des sciences économiques de Rouen,
XXUniversité de Houston (Etats-Unis) .

XXDiplômes
XXLicence de sciences économiques,
XXMaster in Business Administration (MBA)

XXCarrière
XXSecrétaire général de la joaillerie Fred SA (1972-75),
XXPrésident-directeur général de Vexin distribution SA (1975-78),
XXPrésident-directeur général de Vexin automobiles SA (1978-85),
XXConseil d'entreprises (1985-86),
XXChef adjoint du cabinet de Charles Pasqua (Intérieur - 1986-88),
XXPrésident-directeur général de Cité sécurité communication SA
XXPrésident-directeur général de la SA La Télésécurité Lts (1988-92),
XXChef de cabinet de Charles Pasqua (1992-1994),
XXPréfet de l'Orne (1994-98),
XXPréfet du Cher (1998-2002),
XXPréfet de l'Ain (2002-04),
XXPréfet de la Charente-Maritime (2004-2005)
XXPréfet du Val de Marne (janvier 2006)
XXMembre du Conseil général de l'Eure (1983-94)
XXVice-président du Conseil général de l'Eure (1992-94)

XX
Décorations
XXChevalier de la Légion d'honneur et du Mérite agricole.


XXLoisirs
XXCinéma,golf, voile, aviation.

Mouaih ! C'est bien ce que je craignais…

Dimanche 20 août 2006 à 0:28

Dans la chambre des lordoses
Où grandit inserein
Mon apétit d'oiseau
Je considère le sidéral où je cogite
Comme un espace où te rejoindre

Nul n'est venu, nous voilà seule à seul

Tu bas des cils et me regardes
Je grimpe à des hauteurs
Phéromonales
Sans même connaître
La peur bleue du ciel

L'équilibre précaire de mes cellules
Se met en place
Tu te pavanes
Avant nos incendies
Dans ta robe légère et parfumée

De près, le très léger duvet de ta joue
Prolonge ta beauté
Lèvres à peine ouvertes
Un souffle
Blancheur d'une canine
Indiscrète

Ta bouche a la fraîcheur des fontaines
Ta langue vive comme un poisson
Filant dans l'onde

Tes doigts m'invitent à exister
Dans d'autres dimensions
Ton sourire de femme curieuse
Avide des détails
Regard d'attention

Petite machine se balance
Muscles, doigts, visage
Tu me compostes,
Tu m'oblitères,
Tu me valides

Lent glissement vers le sol
Où git déjà le matelas
Sans perdre le contact.
Tu t'étends et m'attends

Dehors, la neige redessine le monde
L'enveloppe de surdité
Pendant qu'en ce silence
Nous partageons la joie
Ainsi qu'un peu de feu…

Samedi 19 août 2006 à 12:26

Les sangliers sont lachés
Je répète :
les sangliers sont lachés.

Les petits patrons font les grandes rivières de diamant.
Deux fois.

Les roses de l'Europe sont le festin de Satan.
Je répète :
les roses de l'Europe sont le festin de Satan.

Nous travaillons actuellement pour l'Europe.
Nous travaillons actuellement pour l'Europe.
Nous travaillons actuellement pour l'Europe.
Nous travaillons actuellement pour l'Europe.
Voire pour le monde.

Chère vieille Europe, cher vieux continent, putain autoritaire,
aristocrate et libertaire, bourgeoise et ouvrière,
pourpre et pomponnée de grands siècles et colosses titubants.
Regarde tes épaules voûtées, pas moyen d'épousseter d'un seul geste,
d'un seul, les vieilles pellicules, les peaux mortes d'hier et tabula rasa...
D'ici on pourrait croire à de la pourriture noble et en suspention.
il flotte encore dans l'air de cette odeur de soufre. Sale vieille Europe,
celle qui entre deux guerres et même encore pendant caressait pour son bien
le ventre des pays de ses lointains ailleurs et la bite à la main
arrosait de son sperme les sexes autochtones.
On se relève de ça ? On se relève de tout, même des chutes sans fond.
Nous avons su monter nous avons su descendre, nous pouvons arrêter
et nous pouvons reprendre...
Europe des lumières ou alors des ténèbres ;
à peine des lucioles dans les théâtres d'ombre.
A peine une étincelle dans la nuit qui s'installe et puis se ressaisit,
et puis l'aube nouvelle, après les crimes d'enfance,
les erreurs de jeunesse on n'arrache plus les ailes des libellules d'or.

Nous travaillons actuellement pour l'Europe.
Voire pour le monde.

Amnistie, amnistie ou alors amnésie, qu'est-ce que vous volez que ça foute,
de toutes façons il faut bien avancer, pressons le pas camarade
et puis réalisons réalisons, il en restera toujours quelque chose allez !
Matérialiste alors ça fait qu'au moins on est sûr de n'pas de tromper,
et du tangible alors jusqu'à l'indigestion, du rationnel alors
et jusqu'à en crever, des logiques implacables mais toujours pas de sens...
Eh princesse de l'Histoire dans sa marche forcée,
on finit par se perdre en passant sous tes arches multiséculaires.

Voire pour le monde.
Nous travaillons actuellement pour l'Europe.

On est passé de tes arcanes passées, passé de tes arcanes passées,
on est passé de tes arcanes passées, aux charmes technocrates...
Alors l'Europe alors l'Europe alors l'Europe.
Bruxelles, Schengen, Stasbourg, Maastricht, PIB, PIB, CEE, Euratom, OCDE et GATT.
Protégez-nous marché de cet AMI commun d'un monde si petit.
Euromonnaie unique, Nasdaq et CAC 40, orgiaque, idyllique, faites de la poésie,
soutenez la culture, produisez du spectacle et de l'entertainment
comme on dit chez nos frères d'Outre-Atlantique et toc anciens Européens,
nouveaux maîtres du monde pendant que le dragon asiatique rêve, fait ses étirements,
il est beau et puissant, crache du feu gentiment.
Pendant qu'Ernest Antoine Seillière fait son apparition et nous déclare sa flamme
il nous aime et nous dit :

"Nous ne sommes pas, comme les politiques,
soumis à la pression de la rue."


Et on entend au loin résonner les clameurs de la foule,
les beaux mouvements d'ensemble, les défilés glorieux et puis la lutte des classes.
Et maintenant c'est sérieux, eh bébé, c'est sérieux, on ne croit plus en rien,
nous montons de toutes pièces ce buisness et Basta, on chevauche pas Pégase
ça c'était pour l'extase c'est fini.
Extension, expansion si possible, mais pas de rêve à porter seulement des dynamiques.
D'abord la thune, bébé et le reste suivra et le reste viendra c'est ce qu'on dit
je crois en cette époque-là bénie des globophages.
Chère vieille Europe, ta tête connaît à peine tes jambes qui souvent
ne comprennent pas tes bras comment ça marche encore déjà.
Comment ça marche un corps étranger à son corps on n'sait pas on s'en fout
on s'embrasse quand même et puis on a raison.
Sale vieille Europe, te souviens-tu de la force brutale, occident mal luné,
guerre brûlante, guerre froide, et enfin de guerre lasse et enfin de guerre lasse.

Nous travaillons actuellement pour l'Europe.

En veux-tu en voilà des écoles de la performance et voilà des patrons
créateurs du Global buisness dialogue ou Electronic commerce
pour s'asseoir en gloussant sur toutes les exceptions à commencer
par ce truc machin culturel.

Histoires de producteurs et de consommateurs, du producteur au consommateur,
du producteur au consommateur, et des intermédiaires à plus savoir qu'en foutre,
toute ton âme s'est usée sur ce chemin sans fin et sur ce va et vient on y va,
nous aussi, profiter, pas de raison, après tout ça ira,
on n'en aura pour tout le monde, y'en aura pour tout le monde,
on a dit pour tout le monde, pour tout le monde, pour tout l'monde et mon cul !

A quelle hauteur vas-tu ériger tes remparts ?
Où vas-tu repousser tes nouveaux murs d'enceinte ?


Quelque chose est resté en travers de la gorge et nous voulons cracher
c'est la moindre des choses mais vous pouvez, madame,
vous adresser à nous car tout n'est pas perdu non tout n'est pas perdu
de vos mythes d'aurore ici le soleil brille pour tous et on y croit.

Nous travaillons actuellement pour l'Europe.
Voire pour le monde.

Quelque chose est resté en travers de la gorge et nous voulons cracher
c'est la moindre des choses mais vous pouvez, madame,
vous adresser à nous car tout n'est pas perdu non tout n'est pas perdu
de vos mythes d'aurore ici le soleil brille pour tous et on y croit.

La vérole sur vos gueules
Je répète :
la vérole sur vos gueules.
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée
ne sont plus entendus au banquet des banquiers.
Une fois.
La marmite de l'ermite est remplie de rubis.
Je répète :
la marmite de l'ermite est remplie de rubis.

La vieille Europe est la maquerelle des ballets roses.
Deux fois.
Quand les sirènes se taisent, les rapaces gueulent.
Le rouge et le noir des tortures sont les fleurs du mal.
Je répète :
le rouge et le noir des tortures sont les fleurs du mal.

Le jour de l'Occident est la nuit de l'Orient.
Deux fois.
Le jour de l'Occident est la nuit de l'Orient.

Je ne suis pas chauvine mais la France est quand même la reine des fromages.
Tryphon Tournesol est un zouave.
Six fois.
Le sang versé est la tasse de thé des géants de la foire.
Deux fois.
Il pleut des cordes sur la Concorde.
Il pleut des cordes sur la Concorde.
Les petites filles modèles sont les élues de l'Europe.
Je répète :
les petites filles modèles sont les élues de l'Europe.
M E R D E   À   L A   S Û R E T É
Deux fois.
La folie des grandeurs tue les merles moqueurs.
Je répète :
la folie des grandeurs tue les merles moqueurs.
Si vous ne trouvez plus rien cherchez autre chose.

Paix en Suisse.
Je répète :
paix en Suisse.
Les noces de sang incendient l'horizon.
Deux fois.
Le rimel de l'Europe coule sur les plastrons.
Deux fois.

La vie commence maintenant, et maintenant, et maintenant.

L'Europe est une petite déesse mortelle.
Deux fois.

L'enfance de l'art est un lever de soleil.
Je répète :
l'enfance de l'art est un lever de soleil.

Nous travaillons actuellement pour l'Europe…


L'Europe - Bertrand Cantant, Noir Désir




XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXIl m'arrive souvent de penser à ce que vit Bertrand dans sa prison de Seysses toute neuve. A vivre sa peine, dans tous les sens du terme. Ce qu'il dirait, lui, de ces petits ballets casqués de notre république. Et puis son silence alourdit mon propre silence. Ma propre incapacité à trouver comment réagir, à comment agir. Comprendre pourquoi ces gens interviennent ainsi en mon nom et comment je l'accepte (nous l'acceptons). Cet sorte d'enfermement intérieur qu'on trouve à présent en chacun de nous est inquiétant. Nous dialogons sur des blogs. Nous émettons des idées. Nous cherchons des sourires. Nous comptabilisons le lectorat. Nous tenons en commentaires des agoras fictives. Nous sommes des puissants parmi les pixels. Cela ne me semble guère influencer la réalité. Il me semble qu'aujourd'hui des mesures réelles sont mises en place et appliquées alors même que, quelques années auparavant, elles nous eussent semblées inacceptables. Cachan est une verrue hideuse. Je me fais l'effet d'un hamster tournant dans sa roue. Cela occupe mon quotidien sans que jamais je ne m'aperçoive que cette roue n'avance guère et ne va nulle part. Les idées sans action c'est comme marcher sur place. J'use mes semelles à mon petit carré de linoléum. Au mieux cela enrichira Mondial Moquette®
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXComment est-ce arrivé ? Quand avons-nous laché nos idéaux, la réalisation des utopies ? Quand avons-nous donné, laissé, abandonné nos rêves sociétaux ? Nos écoles se délabrent, nos salaires rapetissent, le hold-up a lieu sous nos yeux, il s'appelle CAC40 et consorts. Il affiche à nos regards impavides (même plus peur !) ses excroissances odieuses. Le Mouvement des Entreprises de France est un club d'exploiteurs esclavagistes. L'Internationale des marchands s'est emparée des clefs du coffre. Les cambrioleurs ont délaissé les masques et les cagoules et s'affichent à présent dans leurs costumes trois pièces. Leurs chaussures sont cirées gratuitement. Les journaux les encensent, ils sont ici chez eux. Comprenons-nous vraiment ce qui se passe ?
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXNos bons Rois se présentaient avant, sur chacune de nos pièces. Nous savions en payant quoique ce soit, y reconnaitre notre maître. Ceux-ci avait un nom, un visage, nous savions vers qui orienter nos colères. Nous connaissions le Responsable, le Capitaine. Pendant que tout se démantèle, pendant que s'amenuise nos possibilités d'action, nos représentants légaux abandonnent les navires. Les yachts sont plus seyants pour leurs fesses vieillissantes. Je voudrais que nous dirige quelqu'un qui a connu la faim, qui a compté ses sous pour acheter du pain. Quelqu'un qui a connu la misère et pas les statistiques. Je voudrais que nous dirige quelqu'un qui connait la vie.
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXAujourd'hui, les billets sont anonymes. Un ensemble de portes, voilà qui nous dirige. Quand avons-nous accepté cela ? Et de quel côté de la porte sommes-nous ? De quel côté de la porte pensez-vous être ?



[Je me sens enfermé dehors]




Je voudrais acheter à nouveau un objet fabriqué par la main d'un humain.
Je voudrais à nouveau qu'on me parle d'autre chose que de taux de croissance, de conjoncture, du comptage infini des moutons inutiles.
Je voudrais un berger qui ne me regarde pas comme un amas de laine potentielle.
Je voudrais revenir à un monde réaliste et humain.



XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXViens ma brune, amène tes boucles souples, amène les petites dents de tes grand sourires, amène-moi ton ventre et repeuplons de rêve ce monde désertique. Viens ma brune, recommençons ici le premier jour du monde. L'invention de la douceur et du jus de pomme.


XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXJe pense parfois à Bertrand dans sa prison de Seysses. Aux kilos de colère qui pèsent en ses entrailles. A la honte salvatrice qu'il doit sentir en regardant nos vides. A ma propre honte, de moins en moins salvatrice…

«Vous en savez déjà suffisamment. Moi aussi.
XCe ne sont pas les informations qui nous font défaut.
XCe qui nous manque, c'est le courage de comprendre
Xce que nous savons et d'en tirer les conséquences.»
XSven Lindqvist "Exterminez toutes ces brutes"
(Enquête sur le génocide européen et sur ses
racines dans l'Histoire et la colonisation).

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