xxxxxxXXXxxxxxxxIl est quand même assez drôle Michel Houellebecq. Je ne le connais pas personnellement bien sûr mais je suis attentif à ses mots. Il n'est pas à mes yeux plus important qu'un autre, ça n'est ni un génie, ni un mauvais auteur, mais sa démarche depuis "Extension du domaine de la lutte" est un peu celle du héros seul contre tous. Une posture qu'il avait jusqu'ici assumée et dont il avait même jouée jusqu'à devenir une sorte de phénomène médiatique. Son départ en Irlande pour échapper aux impôts (l'Irlande est un joli pays, les irlandais sont un peuple formidable, mais ce climat, était-ce bien raisonnable pour ton moral Michel ?), ses déclarations à l'emporte-pièce sur les musulmans (tout n'est pas faux mais tout ne peut pas être dit !), son transfert chez Fayard à coup de millions d'euros, … Où tout cela pouvait-il le mener ?
xxxxxxXXXxxxxxxxIl a choisi lui-même de se mettre au centre de l'autoroute, en plein dans les phares des voitures et voilà qu'il se plaint de la vitesse des véhicules.
xxxxxxXXXxxxxxxxIl sait bien pourtant que nous brûlons nos icones avant même que la peinture n'en soit sèche ! Il sait bien qu'à notre époque, il faut être une vedette totale, entièrement offerte à ses fans (du moins aux médias de la représentation), qu'il faut de l'entertainment et pas du sérieux philosophique. Il sait bien qu'à un moment ou un autre quelqu'un avec d'autres motivations que littéraires viendra creuser tout ça. Pour comprendre le personnage.
xxxxxxXXXxxxxxxxHomme public, aujourd'hui, ça n'est plus être une personne, c'est juste être publique ! Pourquoi est-il aussi surpris de ce qui arrive ? Pourquoi ne pas faire comme une Amélie Nothomb, s'inventer une vie, de livre en livre, créer de la biographie pour les journalistes ? Avec le détail plaisant, étonnant où bizarre qui plaira et sur lequel il s'appuiera pour son article ? [J'adore manger des fruits pourris…] [A 6 ans, je traduisais l'Odysée du grec vers le japonais] Peu importe qu'il fut vrai ou pas, l'aliment de la presse, c'est le détail. De quoi faire une accroche, un chapeau allèchant. Il faut leur prémâcher le travail, Michel, sinon ils sont obligés de chercher eux-mêmes !
xxxxxxXXXxxxxxxxAu lieu de cela, Michel Houellebecq s'entête à vouloir être vrai, à vouloir qu'absolument tous les dire à son propos soient exacts à ses yeux. Et, bien sûr, il se heurte de plein fouet au système médiatique. S'il acceptait une fois pour toute d'aller jusqu'au bout du mépris qu'il semble éprouver pour tout cela. S'il comprenait enfin qu'il est impossible qu'une représentation de soi soit exactement soi-même… S'il pouvait concevoir qu'une biographie, autorisée ou non, n'est jamais qu'une fiction de plus…
xxxxxxXXXxxxxxxxIl est sans doute désagréable d'être décrit dans un livre par un journaliste qui s'est permis d'interroger votre mère. J'imagine assez bien le résultat si cela m'arrivait et qu'on ait l'idée saugrenue de croire que ma mère me connait. Au mieux, elle connait de moi les toutes premières années. Encore aurait-elle sur cette période son unique point de vue. Mais pour la suite, évidemment, elle ignore totalement qui je suis. Mais s'il arrivait qu'on l'interviewe à mon sujet, sur moi devenu adulte, je vous assure que je le lirais avec intérêt. Je ne m'y reconnaitrais pas, loin de là et cela serait un argument supplémentaire pour éveiller mon intérêt. Peut-être même trouverais-je cela drôle.
xxxxxxXXXxxxxxxxEt si cela était blessant pour moi (en admettant que je puisse être blessé par de l'encre sur du papier !), j'irais moi-même en faire un sujet de roman. Non, vraiment, ce Michel Houellebecq, à croire qu'il aime sans cesse réinventer sa propre souffrance. Mais c'est un peu son rôle, non ? C'est un peu son personnage ?
xxxxxxXXXxxxxxxxIl a choisi lui-même de se mettre au centre de l'autoroute, en plein dans les phares des voitures et voilà qu'il se plaint de la vitesse des véhicules.
xxxxxxXXXxxxxxxxIl sait bien pourtant que nous brûlons nos icones avant même que la peinture n'en soit sèche ! Il sait bien qu'à notre époque, il faut être une vedette totale, entièrement offerte à ses fans (du moins aux médias de la représentation), qu'il faut de l'entertainment et pas du sérieux philosophique. Il sait bien qu'à un moment ou un autre quelqu'un avec d'autres motivations que littéraires viendra creuser tout ça. Pour comprendre le personnage.
xxxxxxXXXxxxxxxxHomme public, aujourd'hui, ça n'est plus être une personne, c'est juste être publique ! Pourquoi est-il aussi surpris de ce qui arrive ? Pourquoi ne pas faire comme une Amélie Nothomb, s'inventer une vie, de livre en livre, créer de la biographie pour les journalistes ? Avec le détail plaisant, étonnant où bizarre qui plaira et sur lequel il s'appuiera pour son article ? [J'adore manger des fruits pourris…] [A 6 ans, je traduisais l'Odysée du grec vers le japonais] Peu importe qu'il fut vrai ou pas, l'aliment de la presse, c'est le détail. De quoi faire une accroche, un chapeau allèchant. Il faut leur prémâcher le travail, Michel, sinon ils sont obligés de chercher eux-mêmes !
xxxxxxXXXxxxxxxxAu lieu de cela, Michel Houellebecq s'entête à vouloir être vrai, à vouloir qu'absolument tous les dire à son propos soient exacts à ses yeux. Et, bien sûr, il se heurte de plein fouet au système médiatique. S'il acceptait une fois pour toute d'aller jusqu'au bout du mépris qu'il semble éprouver pour tout cela. S'il comprenait enfin qu'il est impossible qu'une représentation de soi soit exactement soi-même… S'il pouvait concevoir qu'une biographie, autorisée ou non, n'est jamais qu'une fiction de plus…
xxxxxxXXXxxxxxxxIl est sans doute désagréable d'être décrit dans un livre par un journaliste qui s'est permis d'interroger votre mère. J'imagine assez bien le résultat si cela m'arrivait et qu'on ait l'idée saugrenue de croire que ma mère me connait. Au mieux, elle connait de moi les toutes premières années. Encore aurait-elle sur cette période son unique point de vue. Mais pour la suite, évidemment, elle ignore totalement qui je suis. Mais s'il arrivait qu'on l'interviewe à mon sujet, sur moi devenu adulte, je vous assure que je le lirais avec intérêt. Je ne m'y reconnaitrais pas, loin de là et cela serait un argument supplémentaire pour éveiller mon intérêt. Peut-être même trouverais-je cela drôle.
xxxxxxXXXxxxxxxxEt si cela était blessant pour moi (en admettant que je puisse être blessé par de l'encre sur du papier !), j'irais moi-même en faire un sujet de roman. Non, vraiment, ce Michel Houellebecq, à croire qu'il aime sans cesse réinventer sa propre souffrance. Mais c'est un peu son rôle, non ? C'est un peu son personnage ?
Tu écris:
"Il n'est pas à mes yeux plus important qu'un autre, ça n'est ni un génie, ni un mauvais auteur, mais sa démarche depuis "Extension du domaine de la lutte" est un peu celle du héros seul contre tous."
Je suis d'accord. Mais je pense que c'est un auteur plus important que beaucoup d'autres. Qui a eu le Goncourt l'an dernier? Ne me dis pas que tu as oublié? Si, tu as oublié? Bon.
*C'est le troisème article que j'écris sur Houellebecq en ce mois-ci. Il faut que j'arrête!