Vendredi 30 juin 2006 à 17:41

Je dis :
— Tu t'y connais en musique électronique ?

Parce que, ce qui me mène dans la vie, c'est la curiosité et, qu'en ce moment, mes oreilles d'arpenteurs s'en vont vers ces rivages.
La médiathèque répandaient son calme de culture

 (OoOoOh ces chuchotements entre les rayons des livres comme des conversations qui ne devraient pas avoir lieu…)

Des vitres émanait un soleil qu'elles avaient filtré et enrichi de douceur. Elle était une autre que moi à ce rayon. Une autre que moi. PAS UN OBJET DE CONVOITISE. Ce qu'elle savait, sa connaissance, seules m'intéressaient.


Je dis :

— Tu t'y connais en musique électronique ?

Elle tourne son visage et me s o u r i t.


— Oui, un peu, je …

Je la découvre alors, (la forme exacte de l'oeil, la pomette en exergue, quelque chose de la joue qui mène à ses lèvres [OoOoOh la douceur des baisers qui me manquent soudainement]. Elle a de la beauté comme on a des cheveux, comme les dents poussent, comme au printemps, les fleurs, comme la surface de l'eau du lac où l'on se baignait pendant que l'orange éclatait, de la beauté qui  E  T  I  R  E  la lumière. Elle a ce qu'il me faut d'accent à moi qui, déjà tout petit, aimais les étrangère°, elle a coché et mis des croix dans tous mes questionnaires,


ET MOI QUI N'Y PENSAIS MÊME PAS,


                                       je me retrouve devant e l l e, surpris même d'y être, je ne sais plus ce qu'il faut dire, moi qui pouvait avant, faire entrer :


1. Une armée de chevaux dans un alexandrin

2. Le trésor des Incas dans un alexandrin


3. Les bourgeons des forêts dans un alexandrin


Pour le numéro 1, tapez un. Pour le numéro 2, tapez 2…,
Crétins de téléspectateur, maintenant tu paies !



redonnez-moi le langage,
....................................................les mots........................................
des phrases à répartir,
ma langue, - --- -- - --- - -- ---- - -- ---- - --- -- - ---




      t_o_u_t    s_e   f_i_g_e,        ]  _________________________.





je ne peux plus CLIQUER-GLISSER LES PAGES des dictionnaires,

sauf que je deviens simplement tremblant, sauf que je deviens tremblant, sauf que je tremble (OoOoOoh comme elle est étrange cette sensation d'après la peur, quand votre conscience reprend le pas sur l'instinct de survie mais que votre corps par toutes ses manifestations vous montre qu'il se souvient encore que      L   A     P   E   U   R        est une substance des veines...),


Je dis :

— Je cherche un album, plutôt du trip-hop…



M o n  c o r p s  f a i t
quelque chose
a v e c  m e s  j a m b e s,
elles se placent
a u t r e m e n t.



… je viens plutôt du rock, alors j'essaie de découvrir

— Oui, je peux…

Et se penchant vers les rayons [elle a ce truc des filles pour qui se pencher en avant, c'est changer de beauté],  la lettre T, cd-cd-cd-cd,  l e s  d o i g t s  d é l i c a t s   saisissent et me le tendent

— Terranova, Tou connais ?


Je crois que je souris, je ne sais pas
où sont mes pensées à cet instant,
quelque chose qui marche derrière nous et qu'on perçoit, un animal entrevu seulement par le coin de l'oeil ,



Je dis :

— Tu es étrangère ?

Puis à nouveau, parce que le peu de mots qu'il me reste voudrait rester dedans et que,
d a n s   u n e   m i m i q u e    a m u s a n t e   d e   s o n   v i s a g e,

elle m'ordonne de répèter,


— Tu es étrangère ?

— Oui, roumaine. Tu verras, c'est intéressant cette musique.

Elle a dit cela d'un ton oublieux, comme si “roumaine” était un accessoire, un adjectif, comme s'il ne fallait pas en P  A    R        L                E                      R



Pensez aussi que si l'on est étranger, vivant dans un pays étranger, dont on parle la langue dans toutes ses turpitudes alambiquées

(“le français, c'est soucrrré
comme dé la
mu
sz
ss
ik

                    me disait Maria quand je l'interrogeais                       
sur son amour de mon bien maternel),




c'est bien souvent qu'on l'aime au point d'y vivre au point de ne b-i-e-n-t-ô-tplus parler d'autres langues et de ne plus vouloir être reconnu comme ét r  a   n   g   e r.



                                                               .<
                                                             .
                                                           .
                                                         .
                                                       .
                                                     .
                                                   .
                                                 .
                                               .
                                     |   .    .  Nous partons chacun, par-là-par-là, de nouveau séparés,
COMME SI RIEN N'AVAIT EU LIEU le premier jour d'après le déluge sans la mémoire du déluge. Pour moi, les choses prennent place, (comme une porte secrète qui se mettrait à battre a
u-dedans), le-bruit-du-coeur qui se remet à battre

                                          et qu'on le sent
[B  .  A  .  T  .  T   .  R  .   _  . ] très précisèment,



le possible reprend du poil de la bête. . . . . … . .…. ,…




Le monde des possibles s'est encore rapproché, je le touche du doigt chaque fois que
l
a vie m'offre de la vie







[ C'est fou parfois, ça vous tombe comme ça dessus sans prévenir ]






 

_____________________________________________
RÉFÉRENCES :


°J'ai pris la main d'une éphémère
  Qui m'a suivi dans ma maison
  Elle avait les yeux d'outre-mer
  Elle en montrait la déraison
  Elle avait la marche légère
  Et de longues jambes de faon
  J'aimais déjà les étrangères
 Quand j'étais un petit enfant - Extrait de Louis Aragon "Après l'amour" (Le Roman inachevé)

Par jenvoie.valser le Vendredi 30 juin 2006 à 18:04
:]
j'aime bien la présentation de tes articles, c'est joli ^^
Par jenvoie.valser le Vendredi 30 juin 2006 à 19:57
oui les mots sont très jolis aussi ^^
Par MoOd le Samedi 1er juillet 2006 à 15:04
C'est beau. C'est touchant. J'attends qu'on me dise ces mots moi aussi...
Par ciel-contre-nuage le Samedi 1er juillet 2006 à 18:35
Qu'est ce que tu veux que je te dises après ça?
Moi j'ia plus de mot.
Parce que ils sotn tous là.
J'peux plus exprimé. Tellement c'est...
Tu verras un jour j'te jure c'ets toi qui n'auras plus de mots pour exprimer ce que tu ressens par rapportà ce que j'écris :p

Biioux
Coxy
Par filaplomb le Samedi 1er juillet 2006 à 23:51
Pour MoOd : c'est facile, il suffit de lire à voix haute et pour soi même ! Siiiiiiiii ça marche !!!
Par filaplomb le Samedi 1er juillet 2006 à 23:53
Pour Coxy : j'l'ai pas fait expres, c'est venu tout seul !!! Parfois c'est magique, l'ecriture !!!
Je vient de voir que sur ELLE SOURIT. Le T souligné puis le point, ÇA FAIT UN SOURIRE !!! J'L'AVAIS PAS VU !!! ACCIDENT D'LA VIE... :-)))))))))))) Merci la vie
Par lamisanthrope le Vendredi 21 juillet 2006 à 16:30
oui bon d'accord ... je dois bien l'avouer : j'aime comment tu écris ...
 

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