Je dis :
— Tu t'y connais en musique électronique ?
Parce que, ce qui me mène dans la vie, c'est la curiosité et, qu'en ce moment, mes oreilles d'arpenteurs s'en vont vers ces rivages.
La médiathèque répandaient son calme de culture
(OoOoOh ces chuchotements entre les rayons des livres comme des conversations qui ne devraient pas avoir lieu…)
Des vitres émanait un soleil qu'elles avaient filtré et enrichi de douceur. Elle était une autre que moi à ce rayon. Une autre que moi. PAS UN OBJET DE CONVOITISE. Ce qu'elle savait, sa connaissance, seules m'intéressaient.
Je dis :
— Tu t'y connais en musique électronique ?
Elle tourne son visage et me s o u r i t.
— Oui, un peu, je …
Je la découvre alors, (la forme exacte de l'oeil, la pomette en exergue, quelque chose de la joue qui mène à ses lèvres [OoOoOh la douceur des baisers qui me manquent soudainement]. Elle a de la beauté comme on a des cheveux, comme les dents poussent, comme au printemps, les fleurs, comme la surface de l'eau du lac où l'on se baignait pendant que l'orange éclatait, de la beauté qui E T I R E la lumière. Elle a ce qu'il me faut d'accent à moi qui, déjà tout petit, aimais les étrangère°, elle a coché et mis des croix dans tous mes questionnaires,
ET MOI QUI N'Y PENSAIS MÊME PAS,
je me retrouve devant e l l e, surpris même d'y être, je ne sais plus ce qu'il faut dire, moi qui pouvait avant, faire entrer :
1. Une armée de chevaux dans un alexandrin
2. Le trésor des Incas dans un alexandrin
3. Les bourgeons des forêts dans un alexandrin
redonnez-moi le langage,
....................................................les mots........................................
[ t_o_u_t s_e f_i_g_e, ] _________________________.
je ne peux plus CLIQUER-GLISSER LES PAGES des dictionnaires,
sauf que je deviens simplement tremblant, sauf que je deviens tremblant, sauf que je tremble (OoOoOoh comme elle est étrange cette sensation d'après la peur, quand votre conscience reprend le pas sur l'instinct de survie mais que votre corps par toutes ses manifestations vous montre qu'il se souvient encore que L A P E U R est une substance des veines...),
Je dis :
— Je cherche un album, plutôt du trip-hop…
… je viens plutôt du rock, alors j'essaie de découvrir
— Oui, je peux…
Et se penchant vers les rayons [elle a ce truc des filles pour qui se pencher en avant, c'est changer de beauté], la lettre T, cd-cd-cd-cd, l e s d o i g t s d é l i c a t s saisissent et me le tendent
— Terranova, Tou connais ?
Je crois que je souris, je ne sais pas
où sont mes pensées à cet instant, quelque chose qui marche derrière nous et qu'on perçoit, un animal entrevu seulement par le coin de l'oeil ,
Je dis :
— Tu es étrangère ?
Puis à nouveau, parce que le peu de mots qu'il me reste voudrait rester dedans et que,
d a n s u n e m i m i q u e a m u s a n t e d e s o n v i s a g e,
elle m'ordonne de répèter,
— Tu es étrangère ?
— Oui, roumaine. Tu verras, c'est intéressant cette musique.
Elle a dit cela d'un ton oublieux, comme si “roumaine” était un accessoire, un adjectif, comme s'il ne fallait pas en P A R L E R
Pensez aussi que si l'on est étranger, vivant dans un pays étranger, dont on parle la langue dans toutes ses turpitudes alambiquées
et qu'on le sent [B . A . T . T . R . _ . ] très précisèment,
le possible reprend du poil de la bête. . . . . … . .…. ,…
Le monde des possibles s'est encore rapproché, je le touche du doigt chaque fois que
la vie m'offre de la vie…
— Tu t'y connais en musique électronique ?
Parce que, ce qui me mène dans la vie, c'est la curiosité et, qu'en ce moment, mes oreilles d'arpenteurs s'en vont vers ces rivages.
La médiathèque répandaient son calme de culture
(OoOoOh ces chuchotements entre les rayons des livres comme des conversations qui ne devraient pas avoir lieu…)
Des vitres émanait un soleil qu'elles avaient filtré et enrichi de douceur. Elle était une autre que moi à ce rayon. Une autre que moi. PAS UN OBJET DE CONVOITISE. Ce qu'elle savait, sa connaissance, seules m'intéressaient.
Je dis :
— Tu t'y connais en musique électronique ?
Elle tourne son visage et me s o u r i t.
— Oui, un peu, je …
Je la découvre alors, (la forme exacte de l'oeil, la pomette en exergue, quelque chose de la joue qui mène à ses lèvres [OoOoOh la douceur des baisers qui me manquent soudainement]. Elle a de la beauté comme on a des cheveux, comme les dents poussent, comme au printemps, les fleurs, comme la surface de l'eau du lac où l'on se baignait pendant que l'orange éclatait, de la beauté qui E T I R E la lumière. Elle a ce qu'il me faut d'accent à moi qui, déjà tout petit, aimais les étrangère°, elle a coché et mis des croix dans tous mes questionnaires,
ET MOI QUI N'Y PENSAIS MÊME PAS,
1. Une armée de chevaux dans un alexandrin
2. Le trésor des Incas dans un alexandrin
3. Les bourgeons des forêts dans un alexandrin
Pour le numéro 1, tapez un. Pour le numéro 2, tapez 2…,
Crétins de téléspectateur, maintenant tu paies !
Crétins de téléspectateur, maintenant tu paies !
redonnez-moi le langage,
....................................................les mots........................................
des phrases à répartir,
ma langue, - --- -- - --- - -- ---- - -- ---- - --- -- - ---[ t_o_u_t s_e f_i_g_e, ] _________________________.
je ne peux plus CLIQUER-GLISSER LES PAGES des dictionnaires,
sauf que je deviens simplement tremblant, sauf que je deviens tremblant, sauf que je tremble (OoOoOoh comme elle est étrange cette sensation d'après la peur, quand votre conscience reprend le pas sur l'instinct de survie mais que votre corps par toutes ses manifestations vous montre qu'il se souvient encore que L A P E U R est une substance des veines...),
Je dis :
— Je cherche un album, plutôt du trip-hop…
M
o n c o r p s f a i t
quelque chose
a v e c m e s j a m b e s,
elles se placent
a u t r e m e n t.
quelque chose
a v e c m e s j a m b e s,
elles se placent
a u t r e m e n t.
… je viens plutôt du rock, alors j'essaie de découvrir
— Oui, je peux…
Et se penchant vers les rayons [elle a ce truc des filles pour qui se pencher en avant, c'est changer de beauté], la lettre T, cd-cd-cd-cd, l e s d o i g t s d é l i c a t s saisissent et me le tendent
— Terranova, Tou connais ?
Je crois que je souris, je ne sais pas
où sont mes pensées à cet instant, quelque chose qui marche derrière nous et qu'on perçoit, un animal entrevu seulement par le coin de l'oeil ,
Je dis :
— Tu es étrangère ?
Puis à nouveau, parce que le peu de mots qu'il me reste voudrait rester dedans et que,
d a n s u n e m i m i q u e a m u s a n t e d e s o n v i s a g e,
elle m'ordonne de répèter,
— Tu es étrangère ?
— Oui, roumaine. Tu verras, c'est intéressant cette musique.
Elle a dit cela d'un ton oublieux, comme si “roumaine” était un accessoire, un adjectif, comme s'il ne fallait pas en P A R L E R
Pensez aussi que si l'on est étranger, vivant dans un pays étranger, dont on parle la langue dans toutes ses turpitudes alambiquées
(“le français, c'est soucrrré
comme dé la muszssik”
c'est bien souvent qu'on l'aime au point d'y vivre au point de ne b-i-e-n-t-ô-tplus parler d'autres langues et de ne plus vouloir être reconnu comme ét r a n g e r.
comme dé la muszssik”
me disait Maria quand je l'interrogeais
sur son amour de mon bien maternel),
sur son amour de mon bien maternel),
c'est bien souvent qu'on l'aime au point d'y vivre au point de ne b-i-e-n-t-ô-tplus parler d'autres langues et de ne plus vouloir être reconnu comme ét r a n g e r.
.<
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| . . Nous partons chacun, par-là-par-là, de nouveau séparés,
COMME SI RIEN N'AVAIT EU LIEU le premier jour d'après le déluge sans la mémoire du déluge. Pour moi, les choses prennent place, (comme une porte secrète qui se mettrait à battre au-dedans), le-bruit-du-coeur qui se remet à battre
.
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| . . Nous partons chacun, par-là-par-là, de nouveau séparés,
COMME SI RIEN N'AVAIT EU LIEU le premier jour d'après le déluge sans la mémoire du déluge. Pour moi, les choses prennent place, (comme une porte secrète qui se mettrait à battre au-dedans), le-bruit-du-coeur qui se remet à battre
et qu'on le sent [B . A . T . T . R . _ . ] très précisèment,
le possible reprend du poil de la bête. . . . . … . .…. ,…
Le monde des possibles s'est encore rapproché, je le touche du doigt chaque fois que
la vie m'offre de la vie…
[ C'est fou parfois, ça vous tombe comme ça dessus sans prévenir ]
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RÉFÉRENCES :
°J'ai pris la main d'une éphémère
Qui m'a suivi dans ma maison
Elle avait les yeux d'outre-mer
Elle en montrait la déraison
Elle avait la marche légère
Et de longues jambes de faon
J'aimais déjà les étrangères
Quand j'étais un petit enfant - Extrait de Louis Aragon "Après l'amour" (Le Roman inachevé)
j'aime bien la présentation de tes articles, c'est joli ^^