Ce matin, la télévison m'informe gentiment : il est temps et il est "in" de s'épiler le corps. Finis, me dit-on, les poils rebelles, le masculin exacerbé. S'en suit un reportage sur les méthodes à ma disposition. La fée électricité, la méchante sorcière Bandedecire, tranquillement sous la douche et à la tondeuse, ou bien encore dans un institut spécialisé où m'attendent moultes esthéticiennes dévouées...
Je ne sais pas pourquoi, mais après quelques siècles d'exercice, j'y vois une sorte de vengeance féminine...
Dans toutes ces images pileuses, on me montre la photo de deux kiwis, posés l'un à côté de l'autre, allanguis et très suggestifs, vous voyez bien, n'est ce pas ? L'un est un kiwi normal, tout vert et avec tous ses poils à lui, l'autre est absolument, lisse, imberbe, rasé de près...
Moi qui ai toujours mangé mes kiwis coupés en deux et à la petite cuillère, je m'interroge soudain sur les bienfaits de mon éducation !!! Pourquoi n'ai-je jamais pensé, imaginé, conçu, compris, qu'il était nécessaire de commencer par les raser de près avant consommation ?
Fin du reportage
Sujet suivant : le bonnet phrygien et son histoire.
Louis XVI, la révolution, le bonnet symbolique, j'écoute d'une oreille, tout occupé à me régaler de mes Jordans Luxury Muesli.
Emporté par cette béatitude toute matinale, me viennent quelques réflexions :
• Le bonnet phrygien est-il un bonnet à poils longs qu'on aurait rasé ?
• Louis XVI était-il un homme épilé ?
Quand je vous dis que la télé, ça rend intelligent !!!