Je n'ai pas toujours eu peur des aiguilles. Il fut un temps où je mettais des lunettes de soleil a mon ours. Et où je le filmais rencontrant la tortue, assis sur la pelouse. Je filmais en super-huit avec contre la joue le cliquetis que font les dents de plastique attrapant les encoches du film. De la vie qui passait, que je retenais un peu. Je filmais les poules tandis que je les poursuivais et qu'elles fuyaient caquetantes et furieuses. Parfois des gens passaient dans le champ et la pellicule les notait sous forme d'ombres mouvantes placées dans cet espace exact où ne vont pas nos regards : le lointain.
J'étais alors enfant et n'avais pour avenir que de vivre l'instant. Je n'avais pour ainsi dire aucun avenir. La vie était un acte au présent et demain, le grand demain dont on parlait plus haut, ce demain-là était aussi loin qu'une cerise pour la main.
Les aiguilles des horloges tournaient comme des bêtes paisibles au mur de la cuisine. Elles ne me faisaient pas peur.
Ces jour-ci, je les vois s'amuser pareil, sourire et courir pour des ballons donnés, pour des ballons perdus. Je les vois marquer des buts d'enfants avec des coeurs de copains et celui-la, quand je le vois, copain de tous, comme le petit dernier de la bande qu'on protège pour que personne ne l'embete, quand je le vois tirer comme ça, je me dis que, vraiment, Ribery a l'avenir d'un enfant...
Le foot, c'est l'enfance des hommes...
C'est mon chouchou Riberyyyy
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