Mardi 20 juin 2006 à 16:44





Il y a beaucoup de Blancs qui entassent l'argent que d'autres ont fait pour eux, le portent dans un lieu sûr, le portent dans un lieu sûr où il est bien gardé, y apportent toujours plus jusqu'à ce qu'un jour ils n'aient plus besoin de travailler, car maintenant l'argent travaille pour eux. Je n'ai jamais bien compris comment c'était possible sans quelque terrible sorcellerie, mais en réalité, c'est ainsi, l'argent se multiplie comme les feuilles d'un arbre et l'homme s'enrichit même quand il dort.
Et quand un homme a beaucoup d'argent, beaucoup plus que la plupart des hommes, tant que cent ou même mille hommes pourraient voir leur travail facilité avec cet argent, il ne leur donne rien : il entoure le métal rond de ses mains et s'assoit sur le papier pesant avec plaisir et convoitise dans les yeux. Et quand tu lui demandes : «Que veux-tu faire de ta grande quantité d'argent ? Sur cette terre, tu ne peux pas faire beaucoup plus que te vêtir et calmer ta faim et ta soif ?» Alors, il ne peut rien te répondre ou il dit : «J'ai l'intention d'amasser encore plus d'argent. Toujours plus. Et encore plus» et tu comprends vite que l'argent l'a rendu malade, que l'argent occupe toutes ses pensées.
Il est malade et possédé, parce qu'il suspend son âme au métal rond et au papier pesant et ne peut jamais en avoir assez, ni s'arrêter d'en tirer à lui le plus possible. Il ne peut pas penser : Je veux m'en aller du monde sans torts et sans reproches, comme je suis venu, car le Grand-Esprit m'a envoyé sur terre sans le métal rond et le papier lourd. Un petit nombre de gens seulement pensent comme ça. La plupart restent dans leur maladie, leur coeur ne guérit plus jamais, mais ils sont heureux de la puissance que leur procure une grande quantité d'argent.
[…]
Ainsi, il y a en Europe la moitié des gens qui doit beaucoup travailler et se salir, pendant que l'autre moitié travaille peu ou pas du tout. Une moitié n'a pas le temps de s'asseoir au soleil, l'autre en a beaucoup. Le Papalagui [le blanc] dit : «Les hommes ne pourraient pas avoir tous autant d'argent et s'asseoir ensemble au soleil.»

Extrait de :
"Le Papalagui, les étonnant propos de Touiavii, chef de tribu, sur les hommes blancs"

Recueillis en 1915 par Eric Scheurmann à Samoa, publiés pour la première fois en Allemagne en 1920. Traduit en français en 1980. Traduit de l'allemand par Dominique Roudière pour les Editions Présence Images, 2001.

Merci Vero pour ce cadeau !!!

Mardi 20 juin 2006 à 13:03

L'excellente émission de Daniel Mermet sur France Inter programmée de 17 à 18h sera désormais proposée à 15h, à partir de septembre.
Une baisse de 50% (la moitié quoi !) devrait en résulter.
On se demande si ce n'est pas un peu le but recherché !!!
Pour protester, une pétition est en ligne alors, tous à vos souris.

Mardi 20 juin 2006 à 7:35




Ce matin, la télévison m'informe gentiment : il est temps et il est "in" de s'épiler le corps. Finis, me dit-on, les poils rebelles, le masculin exacerbé. S'en suit un reportage sur les méthodes à ma disposition. La fée électricité, la méchante sorcière Bandedecire, tranquillement sous la douche et à la tondeuse, ou bien encore dans un institut spécialisé où m'attendent moultes esthéticiennes dévouées...
Je ne sais pas pourquoi, mais après quelques siècles d'exercice, j'y vois une sorte de vengeance féminine...
Dans toutes ces images pileuses, on me montre la photo de deux kiwis, posés l'un à côté de l'autre, allanguis et très suggestifs, vous voyez bien, n'est ce pas ? L'un est un kiwi normal, tout vert et avec tous ses poils à lui, l'autre est absolument, lisse, imberbe, rasé de près...
Moi qui ai toujours mangé mes kiwis coupés en deux et à la petite cuillère, je m'interroge soudain sur les bienfaits de mon éducation !!! Pourquoi n'ai-je jamais pensé, imaginé, conçu, compris, qu'il était nécessaire de commencer par les raser de près avant consommation ?
Fin du reportage






Sujet suivant : le bonnet phrygien et son histoire.
Louis XVI, la révolution, le bonnet symbolique, j'écoute d'une oreille, tout occupé à me régaler de mes Jordans Luxury Muesli.
Emporté par cette béatitude toute matinale, me viennent quelques réflexions :
• Le bonnet phrygien est-il un bonnet à poils longs qu'on aurait rasé ?
• Louis XVI était-il un homme épilé ?


Quand je vous dis que la télé, ça rend intelligent !!!




Lundi 19 juin 2006 à 22:57

Je cherche à connaître chacun des grains de sable de ce désert où je t'attends. Jobserve chaque facette, une par une. Je comprend la subtilité de la lumière, l'importance des ombres, ce qui la révèle à mes yeux. J'accomplis ce travail minutieux pour chaque particule du vide qui m'entoure. C'est un travail parfaitement inutile mais qui m'occupe assez pour laisser au temps l'illusion de l'écoulement.
Le fleuve est lent vu de la rive. Le soleil y plonge dans des myriades de verts lumineux. Ici et là, quelques souplesses végétales en livrent le mouvement. Elles vont et viennent sous mon regard, m'absorbent à leur danse majestueuse, elles vont et viennent, vont et viennent. Puis mon regard acquièrent une libellule qui invente pour elle seule d'autres tempo.
Je vois le ciel sans saisir où s'enfuient les nuages. Je concentre mon attention vers cet espace où leur masse blanche et cotonneuse se délite. Cela se fibre et s'effiloche soudainement dans un éclat solaire...

Lundi 19 juin 2006 à 19:07


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